EXHIBITION
12 JUN - 12 JUL 2017
CCAM – VANDŒUVRE-LÈS-NANCY (54)
Regards photographiques
Collections des trois FRAC de la région Grand Est

Thomas Struth, Kantzlerstrasse 1, Duisbourg, 1989 Collection 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, Metz (FR) © T.Struth
C’est à l’occasion de la refonte du découpage territorial opéré en 2016 que La Chambre a imaginé un projet à partir des œuvres des collections des trois Frac – Fonds régionaux d’art contemporain de la nouvelle région Grand Est. Les Frac se voient ainsi associés dans une exposition qui accorde une place prépondérante à la photographie. Chaque changement est l’opportunité d’une remise en question, chacun se sent plus ou moins concerné et s’interroge sur l’impact de nouvelles mesures. On peut s’inquiéter ou se réjouir des modifications à venir, les observer ou choisir d’en être acteurs. Le thème du changement inspire les artistes, à l’occasion d’évènements historiques ou comme trame de fond. On le décèle à la lecture d’une image ou de l’œuvre d’une vie. En s’exprimant dans ce champ de liberté qu’est l’art, ils visent à remuer les esprits plutôt qu’à affirmer des certitudes. Regards photographiques explore notre rapport au changement dans le prolongement et l’extrapolation de la transition actuelle avec une sélection d’œuvres fonctionnant comme des miroirs et des projections autour du thème.
L’exposition au Centre Culturel André Malraux de Vandœuvre-lès-Nancy s’attelle à proposer une déambulation dans un espace où la rencontre avec chaque œuvre est une découverte incitant à la réflexion. L’architecture est le fil rouge de cette sélection avec des œuvres de Raphaël Zarka, Sophie Ristelhueber, Thomas Struth et Lida Abdul. Des pièces surprenantes sont disséminées dans les salles d’exposition : Balcon II (Hong-Kong) de Philippe Ramette, Flying Fish de Bob Gramsma et Résister, c’est rester invisible de Kader Attia. Dans la progression du parcours, les volumes architecturaux extérieurs laissent place à des vues d’intérieurs avec des œuvres de Patrick Faigenbaum et Yves Guillot, plus intimistes. Le basculement s’opère dans un questionnement entre l’espace extérieur, place de la vie publique et l’espace intérieur, privé et familial. Bill Culbert avec sa série des Abat-jour / seau joue avec le potentiel des objets quotidiens pour explorer leur capacité à diffuser la lumière. Les constructions, les aménagements, les détournements sont autant de changements induits par l’Homme dans le but de transformer son environnement. Ces modifications d’état et de matière, avec l’apparition de nouveaux bâtiments ou l’agencement d’espaces, montrent également notre capacité à nous emparer d’un territoire, de gré ou de force, et à en imposer ou à en proposer une nouvelle interprétation.
Tout bouleversement rappelle que nos rapports à la société, à la création et à l’occupation de notre environnement, ne sont pas immuables : ils évoluent au fil de l’Histoire, s’adaptent aux circonstances, et nécessitent une réflexion et une vigilance constantes. Leur évolution dépend de certains impératifs, mais aussi d’éléments subjectifs dont la mosaïque compose une vision à la fois contemporaine et multiforme – à l’image des collections des Frac – et qui se réinterprète à l’infini.
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