JARDIN
13 JUL - 20 OCT 2013
49 NORD 6 EST - FRAC LORRAINE - METZ (57)
« Bad plantes »
Liliana Motta nous propose un jardin où il fait bon se méfier des plantes !

Agave havardiana
Si la beauté des plantes nous émerveille chaque jour, il serait dangereux de s’arrêter à cet aspect esthétique. Les plantes développent des stratégies de défense très élaborées, voire insidieuses, afin de combattre leurs nombreux prédateurs : de la plante parasite au champignon, de l’insecte à l’herbivore, sans oublier l’être humain qui fait également parti de cette longue chaîne.
Pour faire face aux attaques extérieures, les végétaux ont mis en place tout un arsenal de défense : épines pour les cactus, feuilles ou branches irrissées de piquants pour le houx, l’oranger trifolé, ou le chardon, extrême résistance du feuillage à l’instar de l’agave.
Des moyens plus subtils sont également déployés : les extrémités du yucca sont ainsi ornées de piquants dissuasifs, tandis que la menthe sécrète une odeur répulsive pour les herbivores. D’autres plantes attaquent au contact du danger comme l’ortie et la Dendrocnide morbides (plante principalement présente en Australie) qui ont des pouvoirs urticants à des degrés d’intensité différents. Cette dernière délivre un poison neurotoxique puissant capable de tuer des animaux tels que les chiens ou des chevaux, et très rarement les hommes.
Certaines plantes agissent sur le comportement de leurs prédateurs, comme le caféier qui excite ou le pavot qui calme en sécrétant naturellement de la morphine. D’autres produisent un poison qui ingéré peut rendre malade, voire tuer, leurs prédateurs. La graine de ricin réduite en poudre est ainsi un poison mortel pour l’homme. À rebours du discours ambiant sur la beauté de la nature et ses bienfaits, Liliana Motta nous propose un jardin où il fait bon se méfier des plantes !
Liliana Motta : Artiste-botaniste, de nationalité Argentine, elle s’intéresse aux « mauvaises herbes ». En rendant compte de leur classification subjective et idéologique, elle interroge les notions de territoire national et de protectionnisme. Elle est l’auteure d’une collection de polygonum, agréée « Collection nationale » par le conservatoire français des collections végétales spécialisées.
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