PRÊT
03 OCT - 16 NOV 2013
MUSEO NACIONAL DE BELLAS ARTES - SANTIAGO DE CHILE (CL)
La fuerza de Coriolis
Œuvres de la collection du Frac Lorraine et d’artistes invités
Dans le cadre de la 11e Bienal de video y artes mediales – Autonomia

Ismaïl Bahri, Dénouement, 2011. Collection 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, Metz (FR) Courtesy Galerie Les Filles du calvaire, Paris. © I. Bahri
Dans sa collection, le Frac Lorraine tente ainsi d’interroger les limites d’une politique patrimoniale en art visuel. En proposant en particulier d’acheter des œuvres protocolaires et performatives souvent conjuguées au féminin, il tente de revendiquer le peu de place laissé aux pratiques éphémères et privilégie des œuvres qui puisent leur force dans la suggestion, l’expérience inédite des sens et de l’espace.
Depuis plusieurs années, le Frac Lorraine développe des relations étroites avec plusieurs institutions artistiques en Amérique du Sud et travaille avec elles à mettre en place des échanges réguliers sous la forme de manifestations associant arts visuels, performances et danse.
En 2013, c’est un programme ambitieux qui est mené en collaboration avec la Bienal Video y Artes mediales de Santiago au Chili, dans le cadre de TransARTE.
Dans le cadre de cette manifestation d’envergure internationale, le Frac Lorraine sera présent sous la forme d’une exposition d’œuvres et de performances de sa collection et d’invitations lancées à des danseurs et plasticiens: Marie Caroline Hominal & François Chaignaud ; Olga Mesa & Francisco Ruiz de Infante ; Marco Godinho.
LA FUERZA DE CORIOLIS
Obras de la Colección Frac Lorraine y artistas invitados
La « force de Coriolis » (du nom de l’ingénieur nancéen Gaspard Gustave Coriolis qui la définit en 1835) décrit un effet dû à la rotation de la terre, qui se manifeste pour tout corps en mouvement et le dévie de sa trajectoire rectiligne.
Très utilisée en météorologie et en océanographie, elle explique le mouvement des masses d’air sur la Terre et en particulier la force des tourbillons. Métaphoriquement, elle s’oppose au système de pensée linéaire qui domine encore la pensée occidentale.
L’exposition s’empare d’une image issue du champ naturel – le tourbillon – pour la transposer dans le domaine de l’art contemporain.
Le tourbillon – ou tout autre type de spirale – est un mouvement giratoire. Il s’oppose par définition à la ligne droite et donc à la pensée linéaire temporelle ou causale. Il incite à voir les œuvres d’art comme extensions ouvertes, mobiles et plurielles.
Les œuvres rassemblées sont essentiellement des pièces à réactiver et à réinventer. Elles sont donc aussi l’occasion d’imaginer des échanges entre artistes actifs en France et en Argentine.
D’après un projet original conçu par Florencia Malbrán et Béatrice Josse
Programmation proposée par le Frac Lorraine
Danse
François Chaignaud et Marie-Caroline Hominal
Duchesses
jeudi 3 octobre à la Universidad de Chile
vendredi 4 octobre à 20h au White Hall Performing, Museo nacional de bellas artes
« Entre extase aride, méditation radieuse et hypnose cruelle, Duchesses explore une danse invraisemblable, souveraine et prisonnière à partir du jeu le plus ancien de l’humanité. Le hula hoop, symbole de libération sexuelle, devient pour Duchesses un outil de chorégraphie, instantané et incessant, sans passé, ni futur – un véhicule universel à deux roues.
D’abord fondé sur l’envie de partager des stratégies de transformation et de travestissement, Duchesses est vite devenu un défi de ne jamais cesser de faire tourner le cerceau. Et une pratique de chorégraphie minimaliste : comment la contrainte dynamique de garder le hula hoop organise le corps, ses efforts, ses tensions, ses relâchés. La technique et la chance nourrissent le haut potentiel métaphorique et symbolique, voire magique de ce cerceau flottant et tournoyant en apesanteur à vive allure autour de nos hanches. Matérialisation des ondes énergétiques que le corps déploie, métaphore des rotations constantes de l’univers, le hula hoop devient aussi une ascèse individuelle. L’emprisonnement consenti à l’intérieur de ces cerceaux est la condition du règne de ces duchesses. Les nombreuses références du hula hoop – des plus enfantines, aux plus sulfureuses – traversent aussi nos corps nus, pris dans cette course folle. » François Chaignaud
François Chaignaud est diplômé du Conservatoire Supérieur de Danse de Paris. Depuis 2003, il danse auprès de nombreux chorégraphes (Boris Chamartz, Emmanuelle Huynh, Gilles Jobin, Tiago Guedes, Alain Buffard, Dominique Brun…) et présente des performances et concerts, à la croisée de différentes inspirations – de la littérature libertine à l’opérette ou à l’art du hulla hoop.
Il collabore avec Cecilia Bengolea depuis 2005 ainsi qu’avec Marie-Caroline Hominal, Benjamin Dukhan et Jérôme Marin. Également historien, il a publié aux PUR L’Affaire Berger-Levrault : le féminisme à l’épreuve (1898–1905).
Marie-Caroline Hominal a suivi une formation de danseuse à la Schweizerische Ballettberufschule à Zürich puis à la Rambert School of Ballet and Contemporary Dance à Londres où elle intègre la National Youth Dance Company. En 2002, elle commence son travail personnel utilisant comme support la vidéo qui révèle un univers très coloré où l’ennui et la solitude sont omniprésents. Ses pièces chorégraphiques, principalement des formes solo ou duo sont : Trylogie : FLY GIRL (2008), Yaksu Exit Number 9 (2010), Voice Over (2011), BAT (2012). Elle crée Duchesses en 2009 avec François Chaignaud et OPUS 69 avec Clive Jenkins (performance sonore). Elle co-écrit le fanzine ASS TOWN (MCH & ARVDM). Elle développe aussi des collaborations artistiques en dansant dans le vidéoclip “1968 Holes“ de Cristian Vogel et musicalement avec Peter Rehberg sur Track 8 pour le cd de Showroomdummies/label Mego . Elle a été interprète pour Irène Tassembedo, Blanca Li, le TanzTheater Basel, Gisèle Vienne ” Showroomdummies” & “Stéréotypie”, Gilles Jobin “Steak House”, “Double Deux” & “Moebuis Strip” et La Ribot “Laughing Hole“, “Llamame Mariachi“ & “Para Distinguidas“. Elle était performer invitée pour le projet “Humain Writes“ de William Forsyth et “B.O.B“ de Dick Wong. // www.madmoisellemch.com
Performance
Marco Godinho
Endless time searching #2, 2008–2013
jeudi 3 octobre au Museo nacional de bellas artes
Mine de plomb en main, l’artiste trace inlassablement au mur des mouvements circulaires qui se superposent et s’enchevêtrent, jusqu’à usure totale de la mine.
Marco Godinho est né en 1978 à Salvaterra de Magos (Portugal). Il vit et travaille entre Paris et le Luxembourg. Marco Godinho sonde en permanence l’espace et le temps, que ce soit d’un point de vue physique, sensoriel ou mental. Toutes ses interventions tendent à dépister, à dévoiler les traces de l’invisible. // www.marcogodinho.com
Conférence performative
Olga Mesa & Francisco Ruiz De Infante
Projet Carmen/Shakespeare: Like a dialogue of the deaf
vendredi 4 octobre à 21h au Museo nacional de bellas artes
Dans cette conférence performative, Olga Mesa et Francisco Ruiz De Infante mettent en pratique et en commun leurs outils de recherche, leurs vocabulaires artistiques et leurs méthodes de travail issus de champs différents – danse, vidéo, performance, installation, son – avec pour point de départ et d’articulation le corps (mémoire, présence, mouvement).
La sonorité évocatrice des Sonnets de Shakespeare et celle de l’opéra de Bizet sont le point de départ pour la mise en scène de relations (intimes et sociales) dans un monde saisi par l’angoisse d’un futur incertain.
Une partie importante du travail se concentre sur les aspects visuels et sonores provoqués par les rapports complexes entre les êtres (présents et absents) et la concrétisation de l’image de leurs corps grâce à des dispositifs technologiques contemporains qui rendent possible de nouvelles relations humaines tout en générant également des filtres dangereux.
Olga Mesa, chorégraphe et artiste visuelle, aiguise la conscience du présent à travers l’interrogation constante des manifestations et des actes du corps (sa nécessité… sa forme…) dont elle étudie la présence comme un élément constructeur d’espaces et de mémoires. Elle questionne et capture la perception de ce corps via le regard, et amplifie ses sensations et ses actes les plus immédiats avec l’application expérimentale de la notion de Corps Opérateur. // www.olgamesa.eu
Francisco Ruiz de Infante, artiste hors-format, appartient à une génération dont la sensibilité est marquée par la rencontre et la confrontation des machines audiovisuelles avec les matériaux les plus simples, voire les plus quotidiens. Il jongle sans complexes entre la haute technologie et le bricolage d’urgence. F. Ruiz de Infante reconstruit la manière dont fonctionne la mémoire lorsqu’elle nourrit le présent : par saccades pleines d’erreurs d’information, ou comme un torrent d’images qui recommencent sans fin. Il questionne dans son travail quelques états éphémères (présent/passé/futur), quelques espaces instables, quelques paradoxes, quelques dualités faussement ressemblantes (réel/imaginaire), plusieurs journaux télévisés (ou pas) et plusieurs complexes accélérateurs de l’inconscient… parmi lesquels, évidemment le corps. // www.ruizdeinfante.org
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