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RENCONTRE

MERCREDI 17 NOV 2010, 20H
HÔTEL DE VILLE - METZ (57)

L’art contemporain est-il chrétien ?

Dialogue entre Catherine Grenier, conservatrice, l’Abbé Robert Féry et l’artiste Cristina Lucas

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Lucas-Mas Luz Catherine Grenier.
 

Cristina Lucas, “Más luz”, 2003. Vidéo présentée dans l’exposition “Volando hacia la tierra” au Frac. Courtesy de l’artiste & Galería Juana de Aizpuru, Madrid

Christ, Vierge, Crucifixion, enfer, paradis, chute, don, échange : la vision chrétienne du monde semble revenir en force. Où ? Dans le domaine de l’art le plus contemporain.
Cela apparaîtra à certains comme une provocation.
En dialogue avec l’abbé Robert Féry et l’artiste Cristina Lucas, Catherine Grenier analyse le renversement des modèles de l’art qui se joue ici. L’homme y est interprété comme corps incarné, faible, en échec : une image d’après la chute.

Catherine Grenier est née en 1960. Directrice adjointe du Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou à Paris, elle a organisé de nombreuses expositions dont “Les années Pop” au Centre Pompidou en 2001 et “Christian Boltanski” au Grand Palais en 2010. Elle a publié plusieurs monographies d’artistes et essais, dont _L’art contemporain est-il chrétien?

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Commentaires de Robert Pousseur, mai 2003
Robert Pousseur est responsable national de Arts-Cultures-Foi au service des évêques de France durant douze ans, actuellement directeur de rédaction d’Esprit et Vie.

Le premier essai de Catherine Grenier part d’un constat : Le référence religieuse est actuellement un émetteur d’une pensée riche pour la création artistique.

L’un des vecteurs de ce nouveau souffle est “le réinvestissement de la conception chrétienne de l’homme et du monde, et la vie et de la mort” (p.6).

Plusieurs enfants terribles de la création actuelle montrent les limites de l’humanité d’aujourd’hui et mettent en scène des figures pitoyables de l’homme contemporain. Leur création est centrée sur la figure du Christ: “Le terrain religieux apparaît aujourd’hui à la fois comme l’un des derniers lieux de transgression et comme un véritable espace de ressourcement” (p. 7).
Trois questions taraudent les créateurs: la question du réel, le sens de l’art et la portée métaphysique de l’image.

Après l’ère idéologique, des artistes actuels parcourent le territoire religieux encore prohibé par certains milieux intellectuels.

Catherine Grenier est une spécialiste de l’art d’aujourd’hui. Il faut lire son essai car elle éclaire la création artistique d’un jour nouveau en soulignant que c’est “une conception chrétienne de l’homme et du monde que les artistes ont aujourd’hui recours. L’homme, que l’art a placé au cœur de son projet depuis les années 1960, sa relation au monde, sont le terrain d’un questionnement auquel le christianisme apporte depuis peu son modèle. On a vu, dans cette perspective, réapparaître des thématiques proprement religieuses, que la modernité avait battues en brèche, comme la rédemption, la chute, la charité mais aussi le scandale de la mort qui se profile comme l’un des thèmes centraux de la production actuelle, notamment parmi les très jeunes artistes.” (p.21)

Beaucoup ne peuvent supporter certaines œuvres plastiques qui met en scène la violence. Certains rejettent ces œuvres sous prétexte que la résurrection est absente de ces visions ou qu’elles manquent d’espérance. Écoutons Catherine Grenier lire ces œuvres: “En montrant la violence perpétrée par l’homme contre lui-même, ces artistes désignent la césure d’une déchirure originelle, retrouvant la dimension humaine au cœur du mal. L’expérience du mal – pour ne pas dire du péché – qui naît de la contemplation atroce est une forme de révélateur – pour ne pas dire de rachat – d’un homme spectateur de lui-même.” (p.23)

Catherine Grenier insiste: “Les artistes réintroduisent au cœur même de leur pratique une conception du corps comme instance de révélation, comme manifestation.” (p.43) Jean-Paul II, dans sa lettre aux artistes, avait souligné fortement que l’Église a besoin de l’art. Le corps de l’homme présenté par les artistes actuels peuvent nous aider à ne jamais oublier que la passion de Jésus n’est jamais terminée.

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